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La lutte contre les frelons asiatiques

Il y a quelques années, le frelon asiatique a débarqué en Europe. Depuis, ce parasite a décimé bon nombre de ruches et continue de sévir. Le frelon asiatique se nourrit de fruits et surtout d’insectes, dont les abeilles.

Le problème, c’est que ces dernières n’ont développé aucun système/réflexe de défense face à ce prédateur. Sans intervention humaine, le frelon asiatique est donc libre de faire ce que bon lui semble au sein des ruches, allant même jusqu’à piller le couvain. La lutte contre le fléau asiatique est d’autant plus difficile puisqu’on ne peut recourir à l’utilisation massive de pesticides, ils ne font aucune différence entre butineuse et frelon asiatique.

La lutte contre les frelons asiatiques

Pour les apiculteurs, le frelon asiatique est vite devenu un fléau redoutable et redouté. Surtout que sa présence dans la ruche n’est parfois détectée que trop tard. Contrairement au frelon européen, le frelon asiatique ne perturbe en aucun cas les abeilles. Pour l’apiculteur, la première technique de lutte contre ce parasite consiste donc à vérifier périodiquement ses ruches et voir par lui-même si elles sont infectées. Une chance, le frelon asiatique diffère morphologiquement de son homologue européen.

Premièrement, ce dernier est légèrement plus grand. L’ouvrière atteint couramment 3,5 cm contre 3 cm seulement chez le frelon asiatique. Leurs couleurs diffèrent également, surtout au niveau de l’abdomen. Alors que celui du frelon européen est jaune avec quelques bandes noires, celui du frelon asiatique est plus sombre avec un seul anneau jaune. Attention également de ne pas confondre le frelon asiatique avec la scolie. Ce dernier est plus grand (4 cm environ).

Dans une lutte, connaître son adversaire est primordial. Cela permet de savoir quand et où frapper efficacement pour détruire son adversaire. Pour cela, il faut donc en savoir un peu plus sur le cycle de vie du frelon asiatique. Chez ce dernier, la durée de vie d’une reine fondatrice est d’une année.

De mars à juillet, elle fabrique un nid primaire dont la taille ne dépassera pas celle d’un ballon de hand-ball. Les frelons sexués apparaissent au sein de la colonie vers le mois de juillet. Cela permettra l’engeance de futures reines en septembre ou octobre.

En été, les ouvrières construiront ce qu’on appelle des nids secondaires, qu’elles installeront d’habitude à la cime des arbres. Les nids secondaires peuvent atteindre jusqu’à un mètre de hauteur avec un diamètre de 80 cm. En hiver, c’est-à-dire vers le mois de décembre, la reine va se mettre à hiberner, elle seule résistera aux températures glaciales. Le nid est condamné à l’anéantissement.

Connaître ce cycle de vie du frelon asiatique permet d’affiner nos techniques de lutte. Déjà, nous savons qu’en hiver, les nids sont condamnés à l’extinction. Inutile donc de gaspiller nos ressources pour les détruire pendant cette période de l’année. Attaquez-vous aux nids le plus tôt possible, idéalement dès qu’ils viennent d’être construits. Comme la reine est au cœur de tout le cycle de vie, c’est elle qu’il faudra cibler en priorité. Pour cela, il est conseillé de s’attaquer à elle au moment où elle sort d’hibernation (début février jusqu’à mi-avril) ou lorsqu’elle va hiberner (15 octobre à fin novembre). Vous éviterez par la même occasion de piéger d’autres insectes.

Pas besoin d’être un ingénieur confirmé pour construire son piège à frelons asiatiques, quelques notions de bricolage devraient suffire. Pour cela, il vous faudra deux bouteilles en plastique, un couteau, une perceuse, d’un petit couvercle et de quelques fils. Commencez par couper le goulot de la première bouteille. Retournez-le puis enfoncez-le dans le corps de la bouteille. Avec la perceuse, faites des trous dans le fond de la bouteille découpée et dont le goulot a été retourné. Coupez ensuite le culot de la deuxième bouteille.

Cela vous permettra d’y enfoncer le culot de la première bouteille puis faites quelques trous de 6 mm sur son corps, ce qui permettra aux autres insectes de s’échapper du piège. Faites deux trous sur le couvercle et en haut du dispositif. Passez les fils à travers ces derniers pour suspendre le tout en laissant une certaine distance entre le couvercle et l’entrée du piège. Pour l’appât à placer au fond du dispositif, faites un mélange d’un demi-volume de bière brune, un quart de volume de sirop de cassis ou de grenadine ainsi qu’un quart de volume de vin blanc. Ce dernier composant repoussera les abeilles.

Installé au fond du dispositif, l’appât attirera les frelons asiatiques. De préférence, placez les pièges en hauteur et loin des endroits fréquentés (aire de jeu des enfants, terrasse…). Rechargez le piège en appât tous les 15 jours. Une fois piégé, un frelon émettra un signal de détresse et contribuera à l’efficacité du dispositif. Lorsque le piège à frelons est saturé, récupérez-le et placez-le dans un seau que vous allez remplir d’eau.

Après 24 heures, mettez le piège à frelons à la poubelle. Durant toute la procédure, prenez toutes les précautions, quitte à enfiler la tenue complète d’apiculteur. Certains frelons peuvent encore être vivants à l’intérieur du piège, ils peuvent être agressifs s’ils sont accidentellement libérés.

Si vos pièges à frelons se remplissent trop vite, c’est qu’il y a forcément un nid dans le coin. Le seul conseil qu’on pourrait vous donner serait de faire appel à des professionnels. Ne partez pas à la recherche du ou des nids tout seul et ne tentez pas par vous-même de les détruire. Ils sont généralement installés en hauteur et très difficiles d’accès. S’ils ressentent le moindre danger, les frelons pourraient éventuellement passer à l’attaque.

Et comme un nid peut contenir plus d’une centaine d’individus, autant prendre toutes les précautions nécessaires. Chez une personne allergique, une seule piqûre suffit pour provoquer un grave choc anaphylactique. N’hésitez donc pas à faire appel aux professionnels. Ces derniers pourront recourir à la perche télescopique pour injecter de l’insecticide au sein du nid.